Alors qu’en France, les ventes de voitures électriques n’augmentent pas comme l’avaient prévu les constructeurs automobiles, les voitures diesel pourraient se vendre de plus en plus. En effet, sachant que la fiscalité liée aux véhicules électriques est moins avantageuse, tout comme le bonus écologique, et que l’UE « lâche du lest » sur les émissions de CO2 en lien avec la CAFE, les constructeurs automobiles pourraient voir leurs ventes de voitures diesel augmenter. On vous explique tout en détail…
Sur les trois premiers mois de l’année 2025, de janvier à mars, selon le CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles), les voitures diesel représentent, sur le marché des VP (Véhicules Particuliers), seulement 4,4 % de parts de marché, contre 18,2 % et 4,8 % respectivement pour les voitures électriques et les modèles hybrides rechargeables PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicles), ces derniers étant, d’ailleurs, de moins en moins plébiscités par les acheteurs d’une voiture neuve. Cette situation pourrait donc évoluer pour les voitures diesel, pour les raisons évoquées en introduction, ainsi que d’autres, sachant que, pour les voitures électriques neuves, les acheteurs devront payer le prix fort la carte grise, dès le 1er mai prochain, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Ainsi, face à la suprématie des constructeurs automobiles chinois dans le domaine des voitures électriques, les voitures diesel pourraient représenter une sorte de protectionnisme européen, car un véhicule fonctionnant au gazole est très économique, fiable et échappe, bien sûr, aux contraintes liées à l’utilisation d’une voiture électrique, surtout en termes d’autonomie. Grâce à l’assouplissement de la règle CAFE, qui impose aux constructeurs automobiles, sous peine de lourdes amendes, de respecter un seuil maximal moyen d’émissions de CO2 sur l’ensemble de leur production, ces mêmes constructeurs automobiles devraient relancer des offres diesel, et c’est déjà le cas pour Stellantis.
Pour Ligier, dans le but de contrer les Citroën Ami, Fiat Topolino et autres Mobilize Duo, soit des voitures sans permis de type quadricycle 100 % électriques (L6e), une petite motorisation diesel au nom de « Revo D+ » a même été lancée récemment sur les Mily et JS50, toutes deux des voitures sans permis L6e, offrant une autonomie de 550 km en ville.
A une autre échelle, celle du très haut de gamme, Audi vient de dévoiler la nouvelle A6 et… pour son lancement commercial, la grande berline, voire limousine allemande, ne sera proposée, en France, qu’en diesel 2.0 l TDI de 204 ch. A noter que plus on monte en gamme, plus les offres de voitures diesel sont présentes dans les catalogues des constructeurs automobiles tels que BMW, Mercedes-Benz et Audi. De quoi séduire les « gros rouleurs ».
Du côté des véhicules familiaux, le nouveau SUV Volkswagen Tayron peut aussi être commandé en 2.0 l TDI de 150 ch. A titre de comparaison tarifaire, un Tayron diesel de 204 ch s’offre à partir de 55 200 €, contre 58 400 € en PHEV et contre 51 900 € en essence à micro-hybridation.
Enfin, les prochains mois seront à observer avec attention afin de découvrir si les chiffres des ventes des voitures diesel repartent à la hausse. Une dernière chose… Si l’UE décide de repousser la « date fatidique » du 1er janvier 2035, qui correspond, en Europe, au début de l’interdiction des ventes de voitures thermiques ou hybrides neuves, cela laissera « la porte ouverte » au diesel pour les constructeurs automobiles qui en profiteraient pour ralentir leur transition vers le 100 % électrique.
La rédaction
Photos : Volkswagen et CCFA
