Volkswagen Touareg : bien plus qu’un SUV de luxe, essai

Lancé en 2002, le Volkswagen Touareg “fait sa mue” avec une 3ème génération qui compte bien se faire une place sur le marché des SUV de luxe face à ses cousins de référence, à savoir les Audi Q7 et Porsche Cayenne. Le nouveau Volkswagen Touareg devra également affronter les BMW X5, Volvo XC90 et Mercedes-Benz GLE. La question qui se pose alors est de savoir si un constructeur généraliste comme Volkswagen peut jouer dans la cour des grands, comprenez des constructeurs premium ? La réponse est à découvrir grâce à notre essai, au Maroc, du nouveau Touareg dans sa configuration V6 3.0 l TDI de 286 chevaux en finition Carat Exclusive.

A chaque nouveau modèle, des centimètres supplémentaires. Le nouveau Volkswagen Touareg en gagne 7,7 en longueur pour atteindre 4,878 m. Sa largeur (1,984 m) suit cette même tendance avec un gain de 4,4 cm. En revanche, même si cela peut paraître anecdotique, sa hauteur perd 7 mm.

Entre des lignes saillantes et un gabarit imposant, le Touareg 2018 reprend la grande calandre de notre coup de cœur de l’année 2017 : la Volkswagen Arteon. La finition Carat Exclusive apporte son lot de brillance mais c’est surtout les optiques à LED fines et ultra-modernes du SUV qui affirment une personnalité plutôt agressive. Ce “regard perçant” composé de 128 LED par phare ne fait qu’un avec la calandre. Impressionnante, cette face avant s’étire pour venir épouser les galbes des ailes du SUV.

De profil, les stylistes de chez Volkswagen ont cherché à rendre dynamique leur “gros bébé”. C’est plutôt réussi avec des codes visuels repris de nouveau à l’Arteon comme, par exemple, cette ligne qui “fend” la carrosserie au départ d’une barrette chromée pour venir finir sa course sur les feux arrière. Les jantes en alliage “Braga” (de série) d’une taille de 20″ font un peu plus briller ce “roi du désert” sous le soleil du Maroc.

L’arrière du Volkswagen Touareg est beaucoup plus sage. Il faut bien en laisser à Audi et Porsche, sans oublier  au monstrueux Lamborghini Urus ainsi qu’au bourgeois Bentley Bentayga, les deux autres cousins du SUV de Wolfsburg. La transition est toute trouvée pour introduire le point commun à tous ces SUV : la plate-forme MLB Evo.

Passons dans l’habitacle du Volkswagen Touareg. A l’instant même où l’on s’assoit, c’est une plongée dans un univers high-tech à l’atmosphère qui n’a rien à voir avec une voiture d’un constructeur généraliste ! Ceci est matérialisé par un duo d’écran : le Discover Premium de 15″ au centre de la console centrale et le Digital Cockpit de 12,3″ en guise d’instrumentation. Il faut le voir pour le croire tant la sensation de poser les yeux sur une technologie très haut de gamme est saisissante.

On en oublierait  presque d’évoquer les autres aspects très qualitatifs de l’intérieur de ce SUV. Les choix des matériaux, à commencer par le sellerie cuir de série sont exemplaires. Ce savant équilibre entre modernité et confort est représenté par l’ergonomie parfaite qu’offre le Touareg. Tout tombe sous nos yeux et sous nos mains le plus instinctivement possible. A cela s’ajoute, la possibilité de choisir entre 30 ambiances lumineuses grâce au  pack Ambient lighting de série. Autre regard, celui tourné vers le ciel du Maroc à travers le toit panoramique inclus aussi en finition Carat Exclusive.

Bien entendu, l’habitabilité du Volkswagen Touareg est remarquable. On en demandait pas moins à ce type de grand véhicule. De quoi (presque) nous tenter à faire rentrer quelques moutons marocains dans un coffre de 810 l de capacité de chargement.

En termes d’équipements et d’aides à la conduite, le SUV Touareg, c’est une offre non pas généreuse mais hyper-complète à faire peur aux concurrents cités en introduction. Il ne lui manque rien. Au-delà de l’écran Discover Premium aux multiples fonctionnalités tactiles, le Touareg voit tout de l’environnement dans lequel il évolue de jour comme de nuit. Son intelligence technologique lui permet de s’arrêter lorsque qu’un véhicule surgit à une intersection (Intesection Assist). En ville, jusqu’à 60 km/h, le Touareg se positionne tout seul comme un grand qu’il est grâce au Traffic Jam Assist.

Lors de nos premiers kilomètres de nuit au Maroc, pays connu pour le désordre généré par ses multiples usagers de la route, le système Night Vision nous a permis d’éviter le pire. Sur une grande route, un enfant a perdu le contrôle de son vélo. Non équipé d’éclairage, le petit cycliste a surgi devant nous. La « vision de nuit » du Touareg qui s’affiche sur le Digital Cockpit en réalité augmentée nous a permis d’éviter le choc. En moins de temps qu’il ne le faut pour l’écrire, l’enfant est apparu sur l’écran et des appels de phares ont été automatiquement émis dans sa direction. Cela nous a ainsi permis de freiner et d’effectuer une manœuvre d’évitement salutaire.

Le lendemain matin, cette péripétie derrière nous, nous prenons la direction des montagnes de l’Atlas. Les premières portions de routes parcourues nous ont permis de réaliser un premier essai . Le V6 3.0 l TDI emmène aisément les 1 995 kilos du Touareg. Le gros SUV profite d’un  bloc au couple de 660 Nm (entre 2 250 et 3 250 tr/min) pour s’élancer et bénéficier de reprises franches. Seule la boîte de vitesses Tiptronic à 8 rapports manque de réactivité. Cela n’impacte que peu l’agrément de conduite surtout que le SUV évolue dans les enchaînements de courbes avec une aisance remarquable. On connaît l’expertise des ingénieurs du groupe Volkswagen en matière de trains roulants. Le Touareg en bénéficie avec des suspensions pneumatiques et des roues arrière directrices. Volkswagen a poussé son concept de SUV high-tech jusqu’aux barres antiroulis qui sont à commande électromécanique.

Les routes devenant de plus en plus sinueuses au fil des kilomètres, l’agilité du Touareg est mise à rude épreuve mais, le mastodonte répond largement présent (déjà) sur un terrain où l’on ne l’attendait pas autant à son aise. Autre point de satisfaction : l’amortissement. Malgré une taille de jantes très élevée, les très nombreuses imperfections des routes marocaines sont correctement absorbées.

Le regard haut, parfaitement assis, on en oublierait presque que l’on est au volant d’un véhicule de taille plus que conséquente. Les petits villages traversés nous rappellent que le Touareg n’est pas une voiture destinée à la ville. Sur ces terres éloignées d’Europe, le ressenti est plus qu’agréable lorsque le paysage s’ouvre vers l’Atlas.

La conduite peut alors être adaptée selon les conditions de route et l’humeur du conducteur. Le système 4Motion Active Control offre pas moins de 7 choix : Eco, Comfort, Normal, Sport, Individual, Offroad et Snow. Selon le mode activé, la transmission intégrale et la suspension pneumatique font “cause commune”.

En mode “Sport”, la boîte de vitesses “s’énerve” mais toujours avec un petit temps de “latence mécanique”. La direction, quant à elle plus directe, offre de nouvelles sensations de trajectoires parfaites au volant du SUV. Malheureusement, le poids de l’auto impacte la qualité du freinage. C’est le seul point faible qu’il faut prendre en compte mais nous l’avons vite oublié sur des terrains sans route. Avant d’évoquer les capacités tout-terrain du SUV, détaillons-le en chiffres.

Sur l’exercice du 0 à 100 km/h, le Touareg confirme, sur le papier, nos sensations ressenties à son volant. Sa fiche technique affiche un très bon 6,1 s et une vitesse maximale de 238 km/h (avec suspensions pneumatiques). Du côté des consommations, Volkswagen annonce 6,9 l/100 km en cycle mixte. En “cycle marocain”, nous avons relevé un logique 9,2 l/100 km car nous nous sommes clairement amusés aux commandes de celui qui est bien plus qu’un SUV.

Rien ne peut l’arrêter sur des petits chemins tortueux. La molette de paramétrage du Pack Offroad (option : 675  €) se manie avec autant d’aisance que le ferait un enfant qui jouerait dans un grand bac à sable avec une pelle et un seau ! Le Volkswagen Touareg se joue de tous les obstacles et fait preuve d’une légèreté sur des revêtements qui n’en sont pas, surtout au Maroc. Cailloux cassants, devers de sable à adhérence minimale sont franchis avec facilité et amusement. C’est sur ce plan que Volkswagen fait très fort en proposant un SUV ludique en dehors des sentiers battus. Une fois les suspensions pneumatiques élevées à leur maximum, la garde au sol du Volkswagen Touareg est de 26 cm. Dans le détail, la garde au sol est en standard de 19 cm avec les suspensions pneumatiques et de 15 cm en mode “Sport”.

Pour conclure, les SUV sont certes un peu trop présents dans le monde automobile parfait dont nous aimons rêver. Avouons, néanmoins, que les technologies d’aujourd’hui peuvent nous faire changer de position. Le Volkswagen Touareg est destiné à une clientèle restreinte aisée mais il a le mérite de proposer une autre vision futuriste du SUV. Celle qui permet de pouvoir voyager loin, très loin, dans une voiture aux multiples technologies et qui peut s’aventurer dans le sable. Facturé hors options à 78 910 € (émissions de C02 : 173 g/km – malus : +7 073 €), notre Touareg d’essai V6 3.0 l TDI 286 BVA8 Carat Exclusive nous manque déjà après cette escapade au Maroc. Que reste-il au SUV des marques automobiles premium maintenant ? Pas grand chose mis à part des motorisations beaucoup plus puissantes et des tarifs exorbitants, le Touareg est bien le roi ! Prolongez votre voyage au Maroc en Touareg avec d’autres photos à retrouver ci-dessous.

Texte et photos : Frédéric Lagadec