Le chapitre des sportives compactes siglées ST (« Sport Technologies ») s’apprête à se refermer chez Ford. La marque a officiellement fermé les carnets de commandes de la Focus ST, mettant ainsi un terme à une lignée de sportives apparue en 2002 et marquant les derniers mois de la production de la Focus, dont la production prendra fin le 30 novembre 2025.
La disparition de la Focus ST survient dans le cadre de l’arrêt progressif de l’ensemble de la gamme Focus, annoncé dès février 2024. Après les variantes FlexiFuel, c’est au tour de la ST de disparaître du configurateur Ford, faute de créneaux de production disponibles. Ce retrait symbolise la conclusion d’une série de compactes sportives ayant jalonné les quatre générations de Focus depuis plus de deux décennies.
Lancée en 1998 en remplacement de l’Escort, la Ford Focus s’est rapidement imposée, aussi bien dans ses déclinaisons standards que sportives. Il faudra toutefois attendre 2002 pour voir naître la ST170, première version réellement affûtée, dotée d’un bloc 2.0 l de 173 ch. Elle inaugurait une série de modèles de plus en plus performants et raffinés, accessibles en trois ou cinq portes.
La même année, Ford commercialise la première Focus RS. Propulsée par un 4-cylindres turbo de 215 ch, équipée d’un différentiel autobloquant et d’un châssis spécifique, elle marque un tournant avec une production limitée à 4 501 unités, principalement écoulées au Royaume-Uni.
En 2005, la deuxième génération de Focus ST adopte un 5-cylindres 2.5 l d’origine Volvo, développant 225 ch. Plus lourde, mais aussi plus performante, elle conserve un tempérament sportif accessible. Deux ans plus tard, elle est restylée tandis que la seconde Focus RS, lancée en 2009, pousse le curseur à 305 ch (voire 350 ch dans sa série limitée RS500), toujours en traction, mais avec des solutions techniques avancées pour contenir le couple.
La Ford Focus ST de troisième génération, introduite en 2013, revient à un 4-cylindres 2.0 l turbo de 250 ch, et se décline cette fois en version break, tandis que la RS lancée en 2016 adopte une transmission intégrale et atteint 350 ch grâce à un bloc 2.3 l turbo. Sa suppression dès 2018, faute de faisabilité technique et économique pour une nouvelle version hybride, sonne le glas de cette branche plus radicale.
La Focus ST de quatrième génération, commercialisée à partir de 2019, offre le choix entre un moteur essence de 280 ch et un diesel de 190 ch. Elle propose pour la première fois une boîte automatique à sept rapports en option. Lors du restylage de 2021, le diesel est supprimé, de même que l’automatique. Proposée à partir de 40 200 €, elle bénéficiat d’un positionnement tarifaire agressif, mais alourdi par un malus CO₂ de plus de 40 000 €, soit un montant quasi-identique au prix de la berline compacte Ford.
Au-delà de la réglementation, cette disparition est liée à la fermeture prévue de l’usine Ford de Sarrelouis, où le modèle est assemblé. Elle reflète également l’évolution du marché, où les compactes thermiques perdent du terrain au profit des SUV et des modèles électrifiés. Ford ne proposera pas de remplaçante directe à la Focus : la gamme sera indirectement reprise par le Kuga, encore thermique, et les récents Explorer et Capri, tous deux 100% électriques.
Enfin, après l’arrêt de la Fiesta ST (en photo ci-dessus) en 2023, la seule représentante actuelle de la gamme « Sport Technologies » reste le Puma ST micro-hybride. Mais ce modèle pourrait lui aussi tirer sa révérence d’ici 2026, mettant un terme à une époque pour les sportives accessibles Ford.
La rédaction
Photos : Ford et LesVoitures.com
