Goodyear Eagle F1 Series : comme sur des rails, essai

L’endurance pour la performance. Ainsi, la compétition automobile a toujours été une source d’inspiration et de progrès. La Formule 1, les 24 Heures du Mans ou le rallye, il y en a dans chacun de vos pneus. La nouvelle gamme Goodyear Eagle F1 Series, c’est même un monde à part pour un marché de niche. En France, 3 000 voitures sont équipées de ses « chaussons de luxe ». Cette gomme spécifique est adaptée à hautes performances.

Ascari, 8h00 du matin… Dans le sud de l’Espagne, près de Malaga, nous découvrons un circuit qui a du caractère. Des « bankings », ces fameux virages inclinés qui rappellent les anneaux de vitesse sont dans notre champ de vision. En pit lane, excusez-nous l’expression qui suit, il ya du lourd.

Nous commençons avec l’Alpine A110, cette nouvelle légende, pour un premier essai. Ce n’est pas une supercar mais, la “petite bête” est joueuse et féroce, il faut la chausser avec respect et performance; normal, on n’a jamais vu Michael Jordan porter des baskets décathlon.

Montée avec l’entrée de gamme Goodyear Eagle F1 Asymmetric 5, l’Alpine A110 génère un agrément de sécurité immédiat. Distance de freinage réduite sur sol mouillé et, de bonnes sensations sur cette propulsion à la française sont bien au rendez-vous. Ce pneu est donc adapté à la conduite de tous les jours et pour le circuit mais, avec un pilotage plus agressif, la limite du grip est vite atteinte. La partie intérieure de la bande de roulement est plus efficace sur l’évacuation de l’eau alors que l’extérieur est plus rigide pour encaisser les forces latérales générées en virage : c’est tout le principe du pneu asymétrique. Résultat : un pneu polyvalent pour gentleman driver, résistant, performant et sécurisant, mais pour un «track day » on vous conseille de monter en gamme.

Juste pour vous donner une idée, en langage technique, les pneus Goodyear SuperSport se nomment UUHP : Ultra Ultra Haute Performance, vous ne les trouverez donc jamais montés sur une Renault Clio. Il y a le Goodyear Eagle F1 SuperSport, le Goodyear SuperSport R et le Goodyear SuperSport RS, développés uniquement pour la performance. A bord d’une Porsche GT3 RS, il vaut mieux d’ailleurs…

Une Porsche GT3 RS déjà, c’est un châssis collé à la route avec 620 chevaux qui vous donnent des acouphènes. Sur le papier, l’essai s’annonce gourmand avec des SuperSport R, c’est un délice. Sur le tracé vertigineux d’Ascari, il ne manque plus que du public et la patrouille de France pour se croire aux 24 Heures du Mans. Notre cœur palpite…

La structure du SuperSport R impressionne. La déformation de la bande de roulement ne se ressent presque pas à haute vitesse. Une rigidité et une surface d’adhérence qui vous donne l’impression d’être un pilote, même en freinage appuyé et dégressif assez violent, tout est stable.

Le secret ? Une gomme spécifique et une structure hybride interne complexe. La bande de roulement est composée de nylon et d’aramide. L’aramide est une fibre qui résiste aux fortes températures offrant une stabilité constante aux pneus. Pas révolutionnaire, mais toujours aussi bluffant. Même sur notre autre modèle d’essai, une Ferrari 488 GTB.

Alpine, Porsche et Ferrari, à chacun ses chaussons dans la gamme Goodyear Eagle F1 Series mais, le pneu magique et parfait n’existe pas. De prime abord, cela pourrait réduire la production des manufacturiers et créer quelques plans de licenciements mais, surtout, parce que c’est techniquement impossible : on ne peut pas avoir un pneu ultra-performant et endurant.

Le SuperSport RS s’approche le plus de la compétition et d’un pneu slick, c’est donc très performant. Il est homologué et censé aussi pouvoir vous ramener chez vous après une journée de roulage. Nous espèrons qu’il ne pleuvra pas sur votre trajet retour, même neuf sur une chaussée humide, nous ne nous prendrons pas pour Ari Vatanen.

En conclusion, la gamme Eagle F1 Series est-elle destinée à un marché de niche pour clients fortunés ? C’est certain mais, c’est un excellent laboratoire pour tester de nouvelles technologies. Dans 30 ans, il n’y aura plus de conducteurs dans nos voitures autonomes mais, il y aura toujours du pneumatique performant et surtout connecté pour vous coller à la route.

Texte : Florian Martin

Photos : LesVoitures.com (Florian Martin) et Goodyear