Ralentisseurs illégaux : surconsommation, émissions de CO2 et nuisances sonores

Depuis novembre 2020, trois associations se sont regroupées pour faire face aux ralentisseurs non conformes ou illégaux. “La Ligue de Défense des Conducteurs”, “Pour Une Mobilité Sereine et Durable” et “Automobile-club des Avocats” ont obtenu gain de cause face à la justice saisie par des automobilistes dont les voitures ont été endommagées en “escaladant” les dispositifs qui ne respectent pas la norme en vigueur. Récemment, c’est une étude très sérieuse menée par ces trois mêmes associations qui mettrait en exergue la nocivité des ralentisseurs illégaux, ceci en termes de consommation de carburant, d’émissions de CO2 et de nuisances sonores.

Comme évoqué en introduction, des maires ont été priés de démonter des ralentisseurs non conformes suite à différentes plaintes. Trop souvent, à tort, les mairies se basent sur un document de 2010 qui n’est pas valable, car non reconnu par la législation française : le “Guide des coussins et plateaux”. A ce titre, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a clarifié la situation en mars dernier en rappelant que seuls le décret n°94-447 et la norme Afnor NF P 98-300 étaient valables légalement. Ainsi, les ralentisseurs doivent répondre à plusieurs critères de taille et d’implantation : plateau compris entre 2,5 m et 4 m, deux pentes de 1 m à 1,4 m de longueur, hauteur maximale de 10 cm, être montés sur des voies dites “zones 30 km/h”, ne pas être situés sur des voies de bus et où la circulation est supérieure à 3 000 véhicules/jour (moyenne). Maintenant que le “décor est planté” concernant les ralentisseurs non conformes, ou ralentisseurs illégaux, venons-en à l’étude financée par “La Ligue de Défense des Conducteurs” au sujet des problèmes qu’ils causeraient.

En partenariat avec nos confrères de L’Automobile Magazine, des tests ont été menés avec deux voitures très répandues sur nos routes : Renault Clio III 1.0 l X-Tronic (essence – 90 ch) et Peugeot 3008 1.2 l PureTech 130 EAT8 (essence – 130 ch).

En comparant les données obtenues après des passages sur un ralentisseur non conforme et un autre dit “légal”, les Renault Clio IIIet Peugeot 3008 affichent des surconsommation de carburant notables.

Dans un premier temps, les deux voitures françaises ont parcouru une boucle sans aucun ralentisseur présent. Les consommations alors relevées ont été les suivantes :

Puis sur un parcours intégrant un ralentisseur conforme, les données évoluent :

  • Renault Clio III : 8,77 l/100 km (+ 10,5%)
  • Peugeot 3008 : 8,93 l/100 km (+ 13,0%)

Vitesse d’entrée de 40 km/h avant un léger freinage jusqu’à 25 km/h, ceci pour aborder le ralentisseur conforme puis, ré-accélération douce pour le virage et la fin du parcours abordée à 40 km/h.

Enfin, sur le parcours équipé d’un ralentisseur non conforme, voici les chiffres :

  • Renault Clio III : 10,0 l/100 km (+ 26,0%)
  • Peugeot 3008 : 10,09 l/100 km (+ 28,0%)

A noter que, cette fois, concernant la vitesse d’approche, elle a été fixée à 15 km/h pour ne pas endommager les Renault Clio III et Peugeot 3008. On touche ici aux dommages causés aux voitures par les ralentisseurs illégaux.

Concernant les émissions de CO2 relevées lors de l’étude, ils sont visibles sur le tableau récapitulatif suivant.

Enfin, au niveau des décibels, les faits de ralentir jusqu’à 15 km/h pour éviter d’endommager les voitures, puis d’accélérer de nouveau après le ralentisseur non conforme augmenteraient de 2 à 3 décibels (dBA) le bruit. Quand le bouclier frotte (à partir de 18 km/h), le bruit est multiplié par huit ! Alors, à quand une réelle prise de conscience au sujet des ralentisseurs illégaux par nos élus ?

La rédaction

Photos : LesVoitures.com, Ligue de Défense des Conducteurs, Pour une Mobilité sereine et durable”